vendredi 23 septembre 2016

N°39 - Parce Que Je L'ai Voulu

Cette chronique est inutile, car elle n'apporte ni gain, ni bénéfice. C'est absurde.

L’existence-même, parfois, peut paraître absurde…

"Qu’est-ce que l'existence sans buts ?" songera ainsi tel footballeur en quête de pensée. 
Et il en viendra souvent à soutenir, non sans argument, que s’agiter sur un terrain est préférable à s’agiter dans une usine... 
A l’usine, la cage est le sort réservé ; sur le terrain, elle est un but à atteindre.

Mais pourtant, on peut bien gigoter à loisir, sur un terrain ou à l'usine, que lorsque tout s’arrête, ça n’a pas plus de sens que lorsque ça avait commencé. 
La vie comme la mort sont tout aussi imbéciles et l’homme n’a d'autre droit que celui de se mouvoir et s'émouvoir un temps, en subordonnant trop souvent aux lendemains tout un tas de choses, alors même que lesdits lendemains ne sauraient lui être garantis.

Il faut donc cesser avec tant de désirs éperdus de sens de la vie ou de Clarté : rien n’a de sens premier ou dernier ; donné ou caché, et rien n’est donc plus lumineux que le sens que l'on crée pour et avec, armé de la conscience de l’absurdité fondamentale de l’univers. 

Je n'y puis rien changer, et je peux donc tout changer ; tout interpréter ; tout réinterpréter. Le bonheur, c’est cet argile-là ; cette poussière-là, cette impermanence en tant que possibilité de s’y ébattre avec joie, le coeur léger. 
Le bonheur, c'est jouer la condamnation comme une offrande parce que je le veux – ce qui est d’autant plus jouable qu'il n'est ni condamnation, ni offrande originelles.

Le prochain numéro de CHRONIQUE INUTILE DU VENDREDI (La) vous causera d'autre chose.

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