Il y a de cela une quinzaine de jours sans gain aucun, une journaliste est venue m'interroger, mue par le projet de retranscrire le fruit de notre entrevue dans le Mensuel "Fruits" (nota : on ne retranscrit pas un fruit et un fruit d'entrevue n'est pas véritablement un fruit, mais c'est une façon imagée de parler).
A l'approche de ses un an d'existence, il s'agissait pour Fruits de célébrer Chronique Inutile Du Vendredi (La).
J'ai bien dit à cette personne que sa démarche ne me paraissait pas utile, mais croyez-le ou non, elle a pris cela pour une invitation ! Mais comment me plaindre d'un tel résultat, après avoir tant oeuvré pour que l'on accorde une meilleure place à l'inutile ?!
Chronique (La) commencerait-elle à essaimer dans quelques esprits ?
Extraits de notre entrevue :
"(...)
(Fruits) - Je suis désolée de vous le dire, mais cette Chronique (La) est une vraie farce, à mes yeux !
(Dai) - Vous n'avez pas tort, mais il me sied qu’une farce soit vraie ! Une fausse farce, en effet, provoque immanquablement bien des faux-rires...
- Vous avez probablement raison, mais… on ne rit pas tant que ça, pour tout dire, et c’est même vraiment très… – excusez-moi de vous le dire si crûment – … vraiment très... "cucul", parfois !
- Oui, "vraiment cucul", je vous l’accorde également ! Mais là encore, il m’importait que ce ne soit pas... faux-cul, pour tout vous dire... Le vrai cul, ou le "vrai cucul" - si cul il doit y avoir - m'apparaît comme étant un moindre mal... J’espère que vous me pardonnerez, à votre tour, une réponse aussi... cul !
- J'ai ouï dire que vous n'aimiez pas particulièrement compter les moutons et que la flemme extrême du lion mâle, qui ne chasse guère autre chose que les mouches à longueur de temps, ne vous posait pas plus de problème philosophique que ça...
- C'est un peu plus compliqué que ça... Mais avant tout, considérons qu'il y a ce que vous oyez et qu'il y a ce que j'ois, et je ne sais pas pour vous, mais ce que j'ois est ma foi souvent bien triste à ouïr, voire même à entendre ! Pour vous répondre, maintenant, deux choses... : le mouton doit pouvoir échapper au comptage et prétendre ainsi accéder à un statut un peu plus valorisant que celui de simple "numéro", et secondo, notons que "lion mâle" est une précision inutile, dans la mesure où le mâle est toujours le lion, puisque la lionne est la femelle. Mais bon ! Ca ne résume rien ! En fait, je ne suis pas de ceux qui vont compter le temps de repos journalier du lion... Bah oui !... En quoi l'organisation sociale des lions me regarderait au point de porter jugement ? Vous n'en avez pas assez d'enfiler les perles de communautés de mâles ? Le lion n'est pas moi et je ne suis pas le lion ! Et le fait que ce dernier ne compte pas davantage que moi les moutons ne nous rapproche que de façon tout relative... Je me sens plus proche de la lionne, de toute façon !
- ... et pour la moutonne, alors ?
- Quoi, "pour la moutonne" ? (...)"
C'est tout de même incroyable, non ?! Cette dame commence par me parler de la farce de cette chronique "cucul" ; je commence à lui répondre avec attention et respect, mais... elle s'en fout, car elle a "ouï dire" des choses encore plus essentielles : je ne compte par les moutons et je cautionnerais le machisme du lion "mâle"...
Je vous passe la suite de l'entretien, dont la pénibilité ne fut compensée que par son inutilité... Je n'avais pas tout perdu, au moins !
Le prochain numéro de CHRONIQUE INUTILE DU VENDREDI (La) vous causera d'un autre truc inutile et moins pénible, peut-être.
"(...)
(Fruits) - Je suis désolée de vous le dire, mais cette Chronique (La) est une vraie farce, à mes yeux !
(Dai) - Vous n'avez pas tort, mais il me sied qu’une farce soit vraie ! Une fausse farce, en effet, provoque immanquablement bien des faux-rires...
- Vous avez probablement raison, mais… on ne rit pas tant que ça, pour tout dire, et c’est même vraiment très… – excusez-moi de vous le dire si crûment – … vraiment très... "cucul", parfois !
- Oui, "vraiment cucul", je vous l’accorde également ! Mais là encore, il m’importait que ce ne soit pas... faux-cul, pour tout vous dire... Le vrai cul, ou le "vrai cucul" - si cul il doit y avoir - m'apparaît comme étant un moindre mal... J’espère que vous me pardonnerez, à votre tour, une réponse aussi... cul !
- J'ai ouï dire que vous n'aimiez pas particulièrement compter les moutons et que la flemme extrême du lion mâle, qui ne chasse guère autre chose que les mouches à longueur de temps, ne vous posait pas plus de problème philosophique que ça...
- C'est un peu plus compliqué que ça... Mais avant tout, considérons qu'il y a ce que vous oyez et qu'il y a ce que j'ois, et je ne sais pas pour vous, mais ce que j'ois est ma foi souvent bien triste à ouïr, voire même à entendre ! Pour vous répondre, maintenant, deux choses... : le mouton doit pouvoir échapper au comptage et prétendre ainsi accéder à un statut un peu plus valorisant que celui de simple "numéro", et secondo, notons que "lion mâle" est une précision inutile, dans la mesure où le mâle est toujours le lion, puisque la lionne est la femelle. Mais bon ! Ca ne résume rien ! En fait, je ne suis pas de ceux qui vont compter le temps de repos journalier du lion... Bah oui !... En quoi l'organisation sociale des lions me regarderait au point de porter jugement ? Vous n'en avez pas assez d'enfiler les perles de communautés de mâles ? Le lion n'est pas moi et je ne suis pas le lion ! Et le fait que ce dernier ne compte pas davantage que moi les moutons ne nous rapproche que de façon tout relative... Je me sens plus proche de la lionne, de toute façon !
- ... et pour la moutonne, alors ?
- Quoi, "pour la moutonne" ? (...)"
C'est tout de même incroyable, non ?! Cette dame commence par me parler de la farce de cette chronique "cucul" ; je commence à lui répondre avec attention et respect, mais... elle s'en fout, car elle a "ouï dire" des choses encore plus essentielles : je ne compte par les moutons et je cautionnerais le machisme du lion "mâle"...
Je vous passe la suite de l'entretien, dont la pénibilité ne fut compensée que par son inutilité... Je n'avais pas tout perdu, au moins !
Le prochain numéro de CHRONIQUE INUTILE DU VENDREDI (La) vous causera d'un autre truc inutile et moins pénible, peut-être.
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